Retraitement des matériaux inertes en couche de forme routière
Une fois le matériau entrant trié et sélectionné, celui-ci est scalpé entre 60 et 100 mm environ pour séparer la partie la plus grossière du matériau constitué de blocs de graves traitées, d'enrobés, de pavés ou de pierres. Ce refus pourra recevoir un traitement ultérieur spécifique (concassage) pour être introduit à nouveau dans le processus ou valorisé tel quel. Sur plate-forme, les moyens les plus couramment utilisés sont des grilles à barreaux fixes ou relevables, des scalpeurs à doigts ou des cribles à disques ou à étoiles. Enfin, pour les réemplois sur place, cette opération peut être effectuée par le passage du matériau excavé dans un godet cribleur en l'absence de réactif ou par tout autre moyen approprié.
Le passant subit ensuite un criblage dont l'objec-tif est d'atteindre une granularité 0/D où D peut être égal à 31,5 mm, 63 mm, 80 mm ou 100 mm en fonction de l'utilisation du sol sortant. Cette opération permet également un émottage du matériau avant son traitement. Le refus peut être valorisé directement sous forme de granulat ou bien concassé pour être réintroduit dans le pro-cessus. Le passant est orienté pour un traitement à la chaux. Pour les chantiers mobiles où le réemploi s'ef-fectue sur place, l'emploi de godets cribleurs ou émotteurs autorise un émottage à 60 mm même pour des sols fortement plastiques. Sur les plateformes de regroupement, les moyens pour cette opération sont les mêmes que ceux décrits précédemment.
L'objectif général de cette opération est de réduire l'argilosité du matériau et de contrôler sa teneur en eau pour l'amener dans les conditions optimales de compactage.
Pour réaliser cet objectif, il est nécessaire de traiter le matériau criblé avec un réactif adapté. Ce traitement s'effectue par un malaxage durant lequel le réactif (chaux dans la majorité des cas) est mélangé au matériau. Les moyens de malaxage doivent être adaptés aux objectifs fixés pour l'utilisation des produits chaulés. Il convient d'optimiser la réaction sol/chaux par la qualité du malaxage et la teneur en eau du mélange. Le malaxage est généralement fait :
Le temps de transit dans le malaxeur sera adapté pour permettre un mélange satisfaisant. Le dosage en chaux défini par une étude préalable en laboratoire est effectué de préférence de façon pondérale par l'utilisation de dispositifs adaptés.
Enfin, sur chantier ou sur plate-forme, le malaxage doit toujours permettre le cas échéant un ajout d'eau si le matériau traité est jugé trop sec et donc difficile à compacter. Il est nécessaire de disposer d'aires de stockage bien aménagées (plateformes stabilisées et drainées) afin d'assurer un bon écoulement des eaux superficielles, d'éviter toute stagnation d'eau au pied des stocks et de permettre une reprise correcte des matériaux traités par les engins de chargement. Le stock devra faire l'objet d'un compactage léger et être lissé et penté. Dans ces conditions, les matériaux pourront être stockés plusieurs mois. D'une manière générale, le stockage des matériaux sensibles à l'eau traités à la chaux permet un murissement du mélange qui conduit à une modification de la minéralogie de l'argile. Les performances alors obtenues avec ce nouveau matériau sont supérieures à celles obtenues immédiatement après traitement.
Dans le contexte de l'après Grenelle de l'environnement et de la démarche de développement durable, l'intérêt du recyclage des déblais réside dans la réduction du coût que peut apporter ce type de matériau :